Vendredi, il pleut et pas qu’un petit peu. Comme d’habitude Jessica est en retard. Nous partons. L’autoroute A4 en temps normal ce n’est pas terrible mais sous la pluie cela revient à faire la course avec les escargots.
Enfin, nous arrivons. Les éliminatoires ont commencé. Toujours la même magie lorsque l’on entre dans la salle, des milliers de personnes acclament leurs champions, arène des temps modernes. Les Françaises sont déjà rentrées en lice. Superbe. Les athlètes y mettent tout le cœur, on est à un an des jeux olympiques et la victoire est importante.
Manque de chance pour nous, les Français sont souvent appelés sur le tapis 3 ou 4 et nous, nous sommes côté tapis 1. Bonjour à quelques têtes connues, venues partager le même moment d’intensité. Finie la pluie, finis les embouteillages, nous sommes dans une bulle, dans un endroit dédié au judo. Allons, soyons chauvins, pour notre sport préféré.
Les Françaises passent les éliminatoires de manière royale Lucie Decosse enchaine les Ippon et Audrey dit « Tchoumi » gagne tous ses combats par des balayages foudroyants. L’arbitrage nous est commenté par Nancy qui n’est pas toujours d’accord avec les arbitres, elle n’est pas la seule.
Chouette, Lucie Decosse combat sur le tapis 1, je vais enfin pouvoir prendre une photo. J’attrape mon sac, je prends l’appareil, je l’arme… trop tard. Le combat a duré 25 secondes chrono. Obligée de revoir l’action sur le grand écran. Pas eu le temps de voir le Ippon de Lucie.
Un peu plus tard ou peut-être avant, Lucie Decosse et Lucie Louette combattent en même temps, c’est bien le même prénom, on peut encourager nos deux athlètes en même temps.
Scoop du jour, l’indétrônable entraîneur de Cuba a dû perdre 50 kg, toujours le même dans sa manière de rouler d’énormes yeux quand ses filles ne font pas le boulot comme il le souhaite.
Bercy s’enflamme, « We Will Rock You » annonce les combats et c’est parti. Les jeux de lumière, pas besoin de flash. La joie des uns, le charisme sans pareil du champion grec Ilias Iliadis, comme dirait Jessica « il a un petit côté Chabal », qui est autant applaudi que nos athlètes françaises, les larmes de Kayla Harrison détrônée par une gamine de 21 ans, le bonheur de l’entraîneuse Cathy Fleury qui doit être aphone aujourd’hui.
La finale de Lucie Decosse, Championne du Monde, la remise de médaille, La Marseillaise, les mouchoirs en papier sont de sortie, la Finale d’Audrey, Championne du Monde, la remise de médaille, La Marseillaise, plus de mouchoirs. On décide de partir.
C’est vrai, on a parlé beaucoup des filles, mais on est des filles aussi et il faut dire qu’elles ont particulièrement brillé. Nous avons bien choisi notre jour. C’était une journée à Bercy…